2013, l’année où l’alternative à l’austérité, devient possible (les 25 premières mesures)

Publié le par Gauche Unitaire 82

Par GU

 

Le 23 janvier à Metz, à deux pas de Florange, a été lancé la campagne du FDG contre l’austérité. Tous les principaux dirigeants des composantes du Front de gauche étaient  réunis au cours d’un meeting au Palais des Congrès de Metz, aux côtés des ouvriers lorrains de Florange. 

Pour démontrer la nécessité d’une autre politique pour répondre à la crise et aux besoins sociaux et environnementaux…. la vie quotidienne s’en mêle : stagnation de l’espérance de vie pour les hommes, diminution de deux mois pour les femmes, un taux de renoncement aux soins de 27%, un taux de chômage supérieur à 10%, plus de 8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté (954 €/mois)…bonne année ! 

Pour2013, nous faisons le vœu de démontrer qu’audelà de cette nécessité, une politique alternative est possible : en définissant 25 axes de mesures pour une autre politique et enclencher les perspectives d’un autre mode de développement, centré sur la satisfaction des besoins sociaux et environnementaux. Une politique qui ose affronter la Finance et le MEDEF. Car c’est bien là que réside l’enjeu.

 

Et pour cela, notre campagne se veut une campagne de masse, qui construit les majorités sociales et politiques pour imposer des mesures utiles au plus grand nombre qui placent l’intérêt général au cœur de sa démarche. C’est pourquoi nous nous adressons à celles et ceux, à gauche qui ne peuvent se résigner à l’austérité à la sauce hollandaise.

Et pendant ce temps là…. La droite et l’UMP poursuivent leur grande campagne idéologique. Après la manif contre le mariage pour tous on a donc eu droit au projet de loi sur la reconnaissance du génocide vendéen, probablement pour commémorer «les colonnes infernales».

 

En se moquant et ignorant les militants et sympathisants du FDG, qui ont contribué à la défaite de Nicolas Sarkosy, François Hollande et le gouvernement n’ont pas hésité, d’abord à faire adopter le traité européen ; ensuite, à accorder un cadeau de 20 milliards aux grands patrons ; puis, à ratifier un accord sur l’emploi initié par le MEDEF, entraînant plus de flexibilité  et de nouvelles dégradations du code du travail.

Cette politique sociale-libérale va droit à l’échec. Toutes les politiques du même type ont échoué en Europe où déjà 8 pays sont en récession, et les peuples attendent cette alternative, comme le montrent toutes les résistances populaires. « L’Humain d’abord » doit être LA réponse qui prime face aux marchés financiers ! Il est nécessaire d’imposer une rupture avec le libéralisme et le social libéralisme, en faisant prévaloir l’humain sur la dictature de l’argent. Cela passe par une autre répartition des richesses en faveur du salarié, d’un autre type de développement économique non productiviste.

Face à l’arrogance du MEDEF, nous voulons faire entendre la voix de celles et ceux qui souffrent de ces politiques d’austérité et démontrer qu’une alternative existe.

Ensemble, agissons pour montrer que « l’alternative à l’austérité c’est possible ».

 

25 premières mesures pour changer d’orientation

 

NON A L’AUSTÉRITÉ ET AU CHÔMAGE !
UNE ALTERNATIVE EST POSSIBLE !
IL FAUT GOUVERNER POUR L’EMPLOI !

 

I)                   DÉGAGER LES MOYENS FINANCIERS POUR L’INVESTISSEMENT ET L’EMPLOI

 

Des mesures immédiates pour dégager des recettes nouvelles

1 - Suppression des niches fiscales et sociales sans utilité sociale, et économique et écologiques (80 Mds€)

2 - Réforme de l’impôt sur le revenu pour le rendre progressif avec 14 tranches dont la dernière à 100% (au delà de 360 000€ net/an, « on leur prend tout !») ; taxation de tous les revenus du capital au même niveau que le travail (20 Mds€)

3 - Suppression des exonérations de cotisations sociales (30 Mds€)

4 - Doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépenses publicitaires des entreprises

5 - Une réforme bancaire pour briser les conglomérats bancaires.

6 - Combattre la spéculation en interdisant les produits financiers à risques et les transactions financières avec les paradis fiscaux

7 - Imposer une sélectivité du crédit en fonction de critères de développement économiques, sociaux et écologiques

 

Libérer les finances publiques des griffes du marché financier

8 - Créer un pôle financier public, renforcé par la nationalisation de groupes bancaires aujourd’hui privés.

9 - Mise en place d’un audit citoyen de la dette accompagnée d’une commission d’enquête parlementaire qui diront la part de cette dette liée à des investissements utiles et celle issue des cadeaux fiscaux.

10 - La création monétaire d’un « Fonds de développement social, écologique et solidaire européen » pour l’expansion des services publics et de leur emploi.

 

 

II)                 DE NOUVEAUX DROITS POUR PROTÉGER LES SALARIES ET DÉVELOPPER L’EMPLOI

 

Développer le pouvoir d’achat et combattre la précarité

11 - Augmenter le SMIC à 1700 euros brut. Le SMIC doit devenir le salaire minimum de base. Relever les minimas sociaux et les indexer sur le SMIC avec l’objectif de supprimer en cinq ans tout revenu en dessous du seuil de pauvreté. Revaloriser le point d’indice des fonctionnaires. Impulser une dynamique de hausse générale des salaires. Instaurer un salaire maximum à 20 fois le salaire minimum de l’entreprise (comme c’est déjà le cas dans les entreprises publiques). Faire respecter l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Ouvrir le droit aux allocations chômage dès le premier mois de travail, prolonger la durée d’indemnisation des chômeurs pour stopper l’augmentation du nombre de fins de droits.

12 - Confirmer les 35h comme durée légale du temps de travail et le droit à la retraite à 60 ans (dans la reprise d’une logique globale de réduction du temps de travail permettant de créer des emplois).

13 - Réaffirmer le CDI à plein temps comme norme du travail. Interdire le temps partiel imposé.

14 - Blocage des loyers pour deux ans, abrogation des franchises médicales, remboursements à 100% des dépenses de santé, et mise en place d’une tarification sociale permettant l’accès de tous à l’eau et à l’énergie.

15 - Mettre en place un statut social pour tous les jeunes permettant l’autonomie des jeunes en formation via un système d’allocation financées par la solidarité nationale.

 

De nouveaux droits pour s’opposer aux licenciements.

16 - Une loi d’interdiction des licenciements économique dans les entreprises en bonne santé financière doit être mise en place.

 

Une « sécurité sociale professionnelle »

17 - Un nouveau statut du travail salarié instituant une sécurité sociale professionnelle assurera aux travailleurs privés d’emploi la continuité de leurs droits, que ce soit en matière de rémunération ou de protection sociale ainsi qu’une formation professionnelle leur garantissant de trouver un emploi de niveau équivalent à celui qui était le leur avant la perte de leur activité.

 

III)              UN DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ÉCOLOGIQUE CRÉATEUR D’EMPLOIS

 

Des nationalisations démocratiques au service de l’intérêt général

18 - Pour l’emploi mais aussi pour l’intérêt général du pays, l’intervention de l’Etat est légitime pour mettre en place un contrôle social des entreprises présentes dans certains secteurs économiques, qu’il s’agisse de maintenir, de transformer et de développer des filières industrielles dans le cadre d’une production nouvelle sur des critères sociaux et écologiques comme à Florange ou de maîtriser des secteurs stratégiques comme celui de l’énergie ou du crédit.

 

Transition énergétique, Planification écologique et ré-industrialisation par la planification écologique

19 - En s’appuyant sur le pôle financier public et le Fonds Européen, mobiliser les investissements en faveur des énergies renouvelables, du développement des transports publics ferroviaire, fluvial et maritime côtier, de la mise en œuvre d’un grand plan fret et ferroutage, de la construction de 200 000 logements par an et d’un vaste plan d’isolation thermique des logements avec l’objectif de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et mettant de strictes conditions d’emploi et de qualifications.

20 - En finir avec les aides publiques et les exonérations de cotisations sociales aux entreprises dont l’inefficacité a été prouvée.

 

 

Le développement des services publics pour répondre aux besoins

21 - Créer massivement des postes de fonctionnaires, à commencer par 70 000 dès cette année, titulariser les 800 000 précaires de la fonction publique, augmenter réellement et de façon pérenne les numerus clausus des professions médicales et para médicales pour améliorer et développer les services publics comme ceux de la santé, de l’emploi, de l’éducation nationale, de l’écologie, du logement social, de la justice ou de la petite enfance par exemple.

 

IV)              DESSERRER LES CONTRAINTES, CHANGER L’EUROPE, POUR LIBÉRER UN AUTRE MODÈLE ÉCONOMIQUE

 

Refuser d’appliquer le pacte budgétaire, la règle d’or et les directives de Bruxelles contraires à nos objectifs sociaux

22 - La France doit agir pour que la BCE puisse prêter directement aux États à taux faibles, voir nuls et acheter des titres de la dette publique directement aux États pour promouvoir l’emploi, la formation et les services publics afin de satisfaire les besoins sociaux et écologiques.

23 - Nous remettrons en cause la liberté totale de circulation des capitaux, refuserons d’appliquer les directives de libéralisation des services publics et travaillerons à une harmonisation fiscale, en exigeant une imposition minimale des entreprises pour empêcher le dumping social.

 

Promouvoir un progrès humain durable

24 - Se battre au niveau européen pour salaire minimum dans chaque pays, représentant au moins 60% de leur PIB par habitant, et engager un processus de convergence vers le haut pour aboutir à un salaire minimum similaire dans tous les pays de l’Union; la progressivité de l’impôt sur le revenu avec un nombre minimal de tranches, la limitation du taux de TVA et l’exigence d’égalité femme/homme dans les législations du travail de chaque pays

25 - Créer un Fonds européen de développement social, écologique et solidaire et un visa social et écologique pour les échanges commerciaux. Remettre en cause les accords de libre échange actuels et promouvoir des accords internationaux, européens et bilatéraux, de co-développement avec les peuples des pays émergents et en développement.

Publié dans FRONT DE GAUCHE

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