Le 20 mars, un seul vote : Front de gauche

Publié le par Gauche Unitaire

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Ces 20 et 27 mars, la moitié des cantons va être renouvelée. Mieux qu’un de ces sondages plus ou moins arrangés dont on nous abreuve chaque jour, pour mieux faire passer l’idée que 2012 se jouerait exclusivement entre Sarkozy, Strauss-Kahn et Le Pen… Une mesure en taille réelle de ce que vit et attend le peuple…

Avec 1660 candidates et candidats, le Front de gauche sera présent dans environ 80% des cantons renouvelables seul le Parti socialiste fait mieux en terme de couverture du territoire. Il s’agit de la troisième campagne électorale que ses trois composantes abordent unies. Avec, cette fois, des élargissements significatifs, à des socialistes ou des écologistes, à des sections du NPA, à des syndicalistes ou acteurs associatifs. Avec aussi, tout en témoigne, un écho plus que notable dans la population, le brassage des équipes militantes sur le terrain, des salles souvent combles (jusqu’à 1200 participants, le 16 mars, à Toulouse, en présence de Marie-Pierre Vieu, Jean-Luc Mélenchon et Christian Picquet). Bref, la dynamique se poursuit et elle s’approfondit !

Le bulletin Front de gauche, ce dimanche, permettra de faire d’une pierre… trois coups : infliger la raclée qu’ils méritent à Sarkozy et à son petit clan arrogant et cynique, qui attaquent désormais sur tous les fronts pour imposer au pays un grand bond en arrière social et démocratique ; faire refluer une extrême droite qui se nourrit de la souffrance sociale et cherche à la dévoyer au bénéfice d’une politique d’exclusion et de discrimination ; faire émerger de nouveaux choix à gauche, à même de prolonger le grand mouvement social de l’automne contre la casse du droit à la retraite à 60 ans, d’offrir un débouché à la colère que ressent manifestement une majorité du pays, de rouvrir le chemin de l’espoir du changement politique à des millions d’hommes et de femmes.

Loin d’être un acte de témoignage, ce vote comptera pour l’avenir. La crise d’un capitalisme qui se caractérise plus que jamais par sa cupidité sans bornes met l’humanité à l’heure de tous les dangers, voire maintenant, au Japon, de l’apocalypse nucléaire. Partout, sur la planète, au Nord comme au Sud, de part et d’autre de la Méditerranée, l’absurdité même d’un système mû par la course folle au profit, le déchaînement des politiques de libéralisation des économies et de destruction des conquêtes populaires les plus fondamentales provoquent mobilisations populaires massives, explosions de colère, révolutions…

Il faut une gauche à la hauteur de ce défi historique. Qui cesse enfin d’accompagner un ordre en faillite. Qui ne se dérobe pas à l’affrontement avec les intérêts dominants. Qui réponde sans faux-fuyants aux aspirations et revendications du plus grand nombre. Qui crée les conditions du rassemblement des forces vives de la gauche, en vue d’aboutir à une majorité et un gouvernement de rupture avec l’ordre capitaliste et libéral. Qui fasse en permanence appel à l’intervention du peuple et à sa mobilisation pour faire ainsi naître un Front populaire aux couleurs du XXI° siècle.

Voter Front de gauche, ce 20 mars, ce sera censurer dans les urnes les desseins calamiteux dont la droite nous menace, dans la foulée de la contre-réforme des retraites : le démantèlement systématique des services publics ; la privatisation de l’assurance maladie, qui se dessine avec le projet gouvernemental sur  dépendance ; les nouveaux cadeaux fiscaux que le « président des riches » veut offrir à ses plus fidèles soutiens, avec une réforme fiscale qui verrait notamment la suppression de l’impôt sur la fortune ; le « pacte de compétitivité » européen, qui prétend verrouiller la politique des Etats dans le sens du moins-disant social, tout en vidant la souveraineté des peuples de toute réalité, dès lors que les Parlements ne disposeraient même plus du droit de décider de budgets s’écartant du carcan du traité de Lisbonne…

Voter Front de gauche, ce sera également rejeter avec force l’étranglement programmée de la démocratie locale et des collectivités territoriales, qui verrait dans un premier temps les départements être privés de toute possibilité d’intervenir au service des populations, avant que la création des conseils territoriaux (regroupant conseils généraux et régionaux) ne vienne consacrer l’éloignement des lieux de décision pour les citoyens.

Voter Front de gauche, ce sera enfin se prononcer pour des choix résolument à gauche : la répartition des richesses ; la mise au pas des banques et des spéculateurs avec la constitution d’un grand pôle financier public ; le redéploiement des services publics et la réappropriation, par la société, des secteurs d’activité relevant de besoins essentiels des populations (l’énergie étant l’un d’entre eux) ; la transition écologique de l’économie, dans le but de réparer les dégâts du productivisme ; l’engagement d’un processus constituant, conduisant à une VI° République démocratique et sociale ; la sortie du traité de Lisbonne et du « Pacte de compétitivité » qui le complète, afin de pouvoir gouverner réellement contre les marchés ; une action résolue pour la paix, en sortant de cette alliance impérialiste qu’est l’Otan, en se retirant des théâtres d’opération où les troupes occidentales n’ont rien à faire, à commencer par l’Afghanistan, en soutenant les peuples en marche pour la justice et la liberté, du Maghreb à la Palestine…

Chaque voix gagnée au Front de gauche ou arrachée à l’abstention dimanche constituera un encouragement à un combat cohérent pour en finir avec Sarkozy et une victoire remportée sur la démagogie du Front national ; elle sera une pierre apportée à la refondation d’une perspective mobilisatrice à gauche. Chaque élu et élue obtenu par le Front de gauche permettra de défendre des propositions ambitieuses et déterminées dans les conseils généraux. De relayer au sein de ceux-ci les luttes et leurs exigences. D’y faire entendre la nécessité que toute institution disposant d’une majorité de gauche s’oppose frontalement à l’austérité que Sarkozy veut la contraindre à appliquer, qu’elle devienne ce faisant un instrument de la mise en œuvre de politiques radicalement différentes, qu’elle se transforme en levier pour la contre-offensive populaire.

Dans les dernières heures de la campagne du premier tour, tout doit être mis en œuvre pour apporter au Front de gauche le succès qui commencera à changer la donne, à gauche et dans le pays.

Publié dans POLITIQUE INTERIEURE

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