L'Europe s'enfonce dans la crise à grands coups d'austérité

Publié le par Gauche Unitaire 82

Après le libéralisme, l'austérité est désormais une donnée inamovible de toute politique européenne. Quitte à enfoncer encore plus les peuples d'Europe dans la misère !

On peut déjà considérer que le sommet européen de ce week-end va entériner l'austérité et la rigueur comme une valeur fixe de toute politique tolérée par le régimé libéral de Bruxelles.

En effet, le leader de la fronde anti-Merkel, François Hollande, ne dénoncera pas le traité Sarkozy-Merkel de début d'année mais souhaite simplement qu'un "pacte de croissance" soit mis en place au niveau européen. Idée refusée par l'Allemagne, pour qui dépenser un deutschmark un euro au profit des européens du sud est impensable.

Cette posture du nouveau président français nous dépeint une Europe divisée en deux entre ceux qui acceptent l'austérité et ceux qui acceptent l'austérité... Vous cherchez la différence ? Nous aussi !

Rigueur et misère partout

Qu'il s'agisse de la droite européenne ou de la gauche sociale-démocrate, les choix poltiques menés à travers l'Europe vont tous dans le sens d'une rigueur budgétaire des états et d'une hausse des impôts et des taxes sur les consommateurs salariés.

En Espagne comme en Grèce, ce sont les socialistes qui ont initié les politiques nationales d'austérité dans la foulée du krach du marché de la spéculation immobilière de 2008. Au Portugal, en Italie ou en Irlande, c'est la droite.

Au Portugal, les socialistes ont refusé de s'associer à une motion de censure communiste qui aurait fait tomber le gouvernement de droite qui mène une politique d'austérité qui plonge le pays dans la récession économique et pousse le chômage à 15 % de la population active. En Grèce, les socialistes sont à nouveau au pouvoir avec la droite, toujours pour appliquer une politique d'austérité décidée par Bruxelles...

En finir avec la rigueur en France avant qu'il ne soit trop tard !

Avec le changement de majorité en France, et l'arrivée des socialistes au pouvoir, beaucoup de français espèrent un changement fondamental de politique. Ce changement a commencé... mais il ne sera pas fondamental.

La présidence de François Hollande commence dans les pas de la droite sur l'austérité et l'action militaire extérieure, la Syrie notamment. Les quelques aménagements intéressants, sur l'Education ou le SMIC, sont bien en dessous du nécessaire.

Le PCF comme le Front de Gauche considèrent que leurs analyses des causes de la crise restent aujourd'hui comme hier valables et que ne pas s'attaquer aux racines de la crise, c'est soigner une partie des symptomes sans s'attaquer à ses causes. Au mieux, on freinera les dégâts de la crise !

Si le pouvoir politique ne reprend pas la main sur les quelques milliers de financiers qui aujourd'hui spéculent sur l'économie française et européenne, jamais il ne sera possible d'envisager une politique de développement économique, de relance de l'emploi et du pouvoir d'achat !

C'est pourquoi, les communistes continuent d'exiger une forte hausse du SMIC, pour l'amener à 1 700 €, la création d'un pôle public financier, des renationalisations dans les secteurs économiques clés comme l'énergie, et un retour sur les suppressions de postes dans la fonction publique, notamment l'Education, pour donner quelques exemples.

Pour revenir sur l'Europe et l'austérité, le PCF considère qu'il est impossible de parler de politique de relance dans le cadre du traité Sarkozy-Merkel qui, justement, impose un cadre budgétaire strictement restreint et met la France sous le mandat de la Commission de Bruxelles. Il est même compliqué de faire quoi que ce soit avec une Europe tellement empêtrée dans le libéralisme que des structures essentielles comme la Banque Centrale Européenne ne sont plus là pour servir l'intérêt général mais pour sécuriser les marchés et les dépenses publiques pour le compte des milieux financiers.

Offensive européenne de la gauche communiste et anticapitaliste

Espagne, Grèce, Portugal, Italie s'enfoncent dans la crise et la récession, victimes de violentes politiques d'austérité qui ne visent qu'à permettre aux banques privées la récupération des intérêts sur les prêts accordés aux états. Ces politiques se font sur le dos des dépenses publiques, donc de l'investissement et des services publics, et sur le dos des salariés, victimes de hausses d'impôts, de taxes, et de baisses des prestations sociales, des pensions de retraite et des indemnités chômage.

Loin de régler la crise bancaire, à l'origine de la crise, ses politiques n'empêchent absolument pas l'apparition régulière de nouveaux foyers : le groupe Bankia en Espagne qui redemande 200 milliards d'euros à l'état espagnol, Chypre qui sollicite l'aide de Bruxelles pour ses banques, victimes collatérales de la crise grecque, des banques françaises et européennes déclassées par les pompiers pyromanes que sont les agences de notation,...

Il est grand temps de changer de politique, en France et en Europe ! Et si la Nation demandait aux responsables de la crise, les banques et les milieux financiers, de payer cette crise et cette dette, au lieu de faire payer les victimes ?

C'est l'ambition du Parti communiste et de ses partenaires européens, communistes ou membre du Parti de la Gauche Européenne ! Dès l'automne, une grande campagne citoyenne débutera au niveau européen pour recueillir 1 million de signatures en faveur de la création d'une banque européenne de développement économique et social.

Une véritable ambition dans une Europe construite pour les marchés, par pour les peuples.

Si le gouvernement socialiste n'a pas le courage de s'attaquer au pouvoir des marchés, ce sera au peuple de lui forcer la main, quitte à se poser la question de notre participation ou non à cette Europe au service des marchés et des marchands !

Publié dans POLITIQUE EXTERIEURE

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